10/01/2017

La chapelle des Templiers, Laon


Responsable d’opération : Thierry Galmiche

Aménageur : Ville de Laon

Nature des vestiges : Bâtiment religieux, cimetière

 


Dans le cadre de travaux de drainage préalables à une restauration du monument, un suivi archéologique a été réalisé en 2015 autour de la chapelle des Templiers de Laon. La mise au jour des fondations a permis de préciser sa chronologie. Ce sont également 44 tombes qui ont été découvertes, elles se répartissent tout autour de la chapelle.

La chapelle des Templiers

L’analyse archéologique des fondations de murs indique que l’octogone et le chœur de la chapelle ont été érigés au cours d’un même chantier. Ce résultat est confirmé par l’observation des assises, continues d’une partie à l’autre de l’édifice. Si la date de construction ne peut être définie avec précision, au vu des sources historiques conservées, elle peut néanmoins être estimée vers 1140. L’examen des maçonneries révèle des modifications par rapport au projet architectural initial. Des contreforts avaient, en effet, été prévus à la jonction entre le chœur et l’octogone mais seules la fondation et la première assise de ces supports ont été réalisées. La mise en place du porche intervient dans un second temps.

L’installation des Templiers à Laon est antérieure à 1141. Suite à la dévolution des biens des Templiers aux Hospitaliers en 1313, une organisation territoriale est adoptée dans laquelle la chapelle de Laon est rattachée à la commanderie de Puisieux. De nouvelles structures sont édifiées.

Au XVIIIe siècle, en plus de la chapelle et d’un logis, la commanderie se compose ainsi d’un second bâtiment accolé au flanc sud du porche. Il est partiellement démoli vers 1889 à l’occasion des travaux d’aménagement du musée municipal. De 1800 à 1835, l’ancienne commanderie devient le siège de la maison d’arrêt de Laon. En 1842, suite à divers projets qui n’aboutissent pas, une école, dirigée par des frères, est installée. La chapelle est classée monument historique en 1846. Des restaurations sont immédiatement entreprises. Des témoignages de ces travaux ont été révélés lors de l’opération archéologique (réfection des galeries du porche, reconstruction de contreforts, reprise de parements). Entre 1889 et 1891, le musée de Laon est aménagé dans les locaux de l’ancienne école fermée suite aux lois Jules Ferry de 1881-1882.

Le cimetière

Les 44 tombes découvertes appartiennent à un cimetière qui se développe autour de la chapelle. Au vu de l’ensemble des ossements prélevés, les restes de plus de 70 individus ont été dénombrés. En l’absence de sondages plus étendus, il est impossible de définir les limites nord et est de cet espace funéraire. L’absence de tombes à plus de 6 m au sud du chevet donne en revanche une indication sur l’extension du cimetière dans cette direction. Aucune tombe n’a été découverte au sud-ouest.

Les corps sont orientés principalement ouest-est, tête à l’ouest. Quelques sépultures d’enfants de plus d’un an ont été fouillées ; elles se concentrent dans un secteur particulier du cimetière au nord de la chapelle. Des femmes, peu nombreuses, sont également présentes dans la population inhumée.

Les tombes les plus anciennes sont immédiatement postérieures à la construction de la chapelle. Tout l’espace funéraire paraît avoir été occupé rapidement dans les décennies suivantes à l’exception de la zone située devant le porche.

Les inhumations semblent se raréfier à partir du courant du XIVe siècle. Elles se concentrent alors sur le parvis et dans la chapelle. Ces sépultures, probablement de personnages importants, perdurent, au moins, jusqu’au début du XVIIe siècle.

Le caractère assez privilégié de la population étudiée est confirmé par l’étude anthropologique. Ces observations attestent, en effet, une nourriture assez abondante (présence de maladie hyperostosique due à une diète trop riche), une stature élevée, des os robustes, la présence de cavaliers et une absence de maladies infectieuses comme la tuberculose.