24/05/2019

Laon, diagnostic archéologique allée J. Martinot


Responsable d’opération : Étienne Lallau

Aménageur : Ville de Laon

Nature des vestiges : habitat, fortification


Un diagnostic archéologique sera réalisé à partir du 4 juin préalablement au projet de réaménagement d’une aire de jeu pour enfants entre l’allée Martinot et la citadelle de Laon par la Ville de Laon. Il permettra de détecter la présence de vestiges et de mettre en œuvre les mesures de protection de ces vestiges avant la réalisation des travaux d’aménagement de l’aire de jeux.

Malgré son omniprésence dans le paysage urbain actuel, la citadelle de Laon reste assez mal connue. En effet, les sources n’abondent pas, et les archives communales qui la concernent ont été détruites en 1914-1918.

 

 Le temps du diagnostic

diagnostic archéologique © CD02 – pôle archéologique

Le diagnostic archéologique est la première étape du travail de l’archéologue sur le terrain. Elle consiste en la réalisation de  tranchées parallèles et continues qui représentent 10 % de la surface concernée par un projet d’aménagement. Ces tranchées sont creusées à l’aide d’une pelle mécanique, sous la surveillance constante de l’archéologue. L’objectif du diagnostic est de détecter la présence de vestiges archéologiques (murs, tombes, fosses, foyers…). Ils seront interpréter : leur densité, leur organisation, leur état de conservation, leur fonction et leur datation seront précisés.

La Citadelle, du Moyen Âge à aujourd’hui

Laon en 1594 d’après C. Chastillon, publié en 1641© Bibliothèque nationale de France / département des réserves des livres rares, RES FOL-L15-7, fol° 352

Une enceinte urbaine est attestée à Laon au IXe siècle. Le quartier oriental de la cité constituait le cœur marchand de la ville au Moyen Age. La porte Saint-Georges, qui ouvrait côté sud était le principal accès à ce secteur.

La ville de Laon s’étant rangée du côté de La Ligue dès 1589, elle est assiégée par Henri IV à partir du 25 mai 1594. En guise de répression et afin de se prémunir de nouvelles infidélités de la part de la ville de Laon, Henri IV décida d’élever une citadelle à l’extrémité orientale de la Cité.

L’aspect de la citadelle à l’issue des travaux d’édification entre 1595 et 1598 est assez différent de celui d’aujourd’hui. Les plans anciens permettent néanmoins d’avoir un aperçu de la disposition d’origine. La construction vint largement bouleverser la trame urbaine médiévale de Laon en effaçant deux quartiers entiers de la ville parmi les plus peuplés, les quartiers de Saint-Georges et de Chevresson.

La citadelle connut une campagne de travaux de réhabilitation sous Louis Philippe, à compter de 1835. Une caserne conçue pour résister aux bombes fut construite (1841-1845). Le 8 septembre 1870, en pleine négociation pour la reddition de la citadelle aux Prussiens, un soldat français met le feu à la poudrière qui explose générant plus de 200 morts et des dégâts considérables. La citadelle fut rénovée entre 1874 et 1880 : la poudrière est notamment reconstruite et la contrescarpe du fossé occidental est percée de casemates de tir. Durant la Première Guerre mondiale, la citadelle servit de lieu de casernement et d’hôpital à l’armée allemande. Le 4 mai 1916, une explosion accidentelle se produisit provoquant près de 200 morts et des dégâts considérables.
Dans les années 1950, la citadelle devint la cité administrative, ce qui engendra la construction de nouveaux bâtiments.

Les problématiques du présent diagnostic portent sur l’enceinte médiévale (tracé, morphologie, évolutions, améliorations défensives…), les abords de la porte Saint-Georges, les différents états de la voie d’accès qui y passait, la nature des travaux de remblaiement qui aboutirent au relief actuel et la transformation de ce secteur en promenade urbaine.