13/05/2022

Soissons, diagnostic archéologique Boulevard Alexandre Dumas


Responsable d’opération : Johanny Lamant

Aménageur : OPH de l’Aisne

Nature des vestiges : habitat gallo-romain, fortifications XIXe s., sépultures


Un diagnostic a démarré le 27 avril dernier dans le cadre d‘un projet de construction mené par l’OPH sur le boulevard Alexandre Dumas.

 

 Le temps du diagnostic

Vue dron du diagnostic archéologique Boulevard Alexandre Dumas, 2022

Vue drone du diagnostic © service archéologique – CD02

Le diagnostic archéologique est la première étape du travail de l’archéologue sur le terrain. Elle consiste en la réalisation de  tranchées qui représentent 10 % de la surface concernée par un projet d’aménagement. Ces tranchées sont creusées à l’aide d’une pelle mécanique, sous la surveillance constante de l’archéologue. L’objectif du diagnostic est de détecter la présence de vestiges archéologiques (murs, tombes, fosses, foyers…). Ils seront interprétés : leur densité, leur organisation, leur état de conservation, leur fonction et leur datation seront précisés.

Les fortifications du XIXe siècle

Certaines tranchées ont permis de localiser l’emplacement du fossé correspondant aux fortifications du XIXe siècle.

Le rempart a été construit différemment à cet endroit et une avancée de terre a permis la conservation de vestiges plus anciens qui sont d’habitude détruits par l’édification de la fortification ailleurs à Soissons.

Une domus du Ier siècle

Les recherches ont permis de retrouver différents vestiges appartenant à une domus gallo-romaine (maison urbaine) :

  • Un niveau de sol en mortier de tuileau et des fragments d’enduits peints ont été découverts dans un niveau de démolition. Au vu de la quantité et de la qualité des fragments d’enduits peints, une équipe du CEPMR (Centre d’étude des peintures murales romaines de Soissons) est intervenue le 29 avril pour effectuer des prélèvements.
  • Un niveau de sol incrusté d’éléments de mosaïques et de morceaux de marbres est associé à un mur dont une partie en élévation a conservé des fragments d’enduits peints en place.
  • Des fragments de tubuli (canalisation en terre cuite) et des pilettes d’hypocauste laissent imaginer des pièces chauffées, voire des thermes privés.

Ces éléments indiquent que les gens qui vivaient ici il y a 2 000 ans étaient probablement une famille de haut rang.

Un lieu d’inhumation

Huit sépultures à inhumation perçant le niveau gallo-romain. Deux d’entre elles ont été fouillées.

Une fosse sépulcrale a révélé trois individus les uns sur les autres sans aucun mobilier. Il s’agirait d’une sépulture « d’urgence » contenant trois corps – l’un déposé sur le ventre, les deux autres sur le dos, au-dessus du premier – qui semblent avoir été déposés à la hâte. Les squelettes ont été prélevés pour analyse afin afin d’apporter des informations sur les individus (âge du décès, sexe) et déceler d’éventuelles pathologies. Leur datation est pour l’instant indéterminée, une datation C14 sera réalisée.